Le Drac, notre rivière alpine

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Le Drac à l’amont de la retenue du Sautet (© H. Foglar)

Un dragon domestiqué

A moins d’un kilomètre du gîte (à vol d’oiseau) coule le Drac, rivière qui rejoint l’Isère à Grenoble, elle même affluent du Rhône. Le Drac prend sa source dans le Champsaur… ou plutôt ses sources : celle du Drac noir et celle du Drac blanc.

Connu pour ses crues dévastatrices, le Drac aurait ravagé Grenoble 150 fois entre l’époque romaine et le début du XIXe siècle ; un monument, la fontaine du Lion et du Serpent, rend hommage à ce passé tumultueux. La difficulté de franchir le Drac a ainsi probablement contribué à la frontière linguistique entre la langue d’Oc au sud (Trièves) et le francoprovencal au Nord (Matheysine).

Aujourd’hui le dragon (drac en occitan) semble maîtrisé : Grenoble s’est protégé des crues par de puissantes digues, et 4 barrages hydroélectriques règlent le débit du Drac tout en produisant une énergie de 1 700 Gwh/an (source). Le Drac aval, dont plusieurs kilomètres avaient été complètement asséchés par les aménagements hydroélectriques, a été remis en eau en 2015 et bénéficie désormais d’un statut de réserve naturelle.

Des eaux turquoises

Coté tourisme, les plans d’eau des barrages de Monteynard et du Sautet (le plus proche du gîte) accueillent des activités estivales : planche à voile, baignades et croisière sur le lac de Monteynard ; baignade ou bateau électrique sur le lac du Sautet.

EDF propose également un tourisme industriel sur le Drac avec des sites ouverts en été ainsi qu’un belvédère sur le barrage du Sautet accessible toute l’année.

Les croisières de la Mira sur la retenue de Monteynard et passerelle himalayenne © La Mira



De la géologie aux paysages

Si la géologie vous intéresse, ouvrez l’œil sur les plages du Drac ! Ses galets sont un échantillonnage de toutes les montagnes drainées par la rivière avant qu’elle n’ait été domestiquée. Les crues successives et les grandes glaciations ont emporté des morceaux des montagnes environnantes. Et comme nous sommes à la jonction des massifs cristallins et des massifs calcaires dans une zone à la géologie complexe, ces galets sont d’une diversité extraordinaire  : on y trouve des roches plutoniques qui ont cristallisé en profondeur dans le magma (granites gris et granites vert et rose du Pelvoux…), des roches métamorphiques qui ont été compressées et modelées lors de la formation des Alpes (gabbros, gneiss, schistes lustrés, amphibolites vertes…), d’anciennes roches volcaniques (spilite locale appelée « variolite du Drac » issue des volcans de l’ère secondaire), des roches sédimentaires (calcaires urgoniens, calcaires gris à inclusions de calcites, grès du Champsaur…).

Mais attention, évitez les berges de la rivière car l’eau peut y monter brusquement ; préférez les plages tranquilles des lacs du Sautet ou du Monteynard !

Cette diversité de roches fait écho à la diversité des paysages du bassin du Drac qui fait le charme et spécificité de notre région : les roches cristallines de ses affluents en rive droite produisent des reliefs élevés plutôt acérés (parc national des Écrins et ses glaciers) alors que les roches sédimentaires des affluents en rive gauche sont marqués par des reliefs très différents de plateaux et de falaises abruptes (Dévoluy et parc naturel régional du Vercors et ses Hauts-plateaux). Bonnes découvertes !

Galets du Drac des plages de la retenue du Sautet (© H. Foglar)